Avant de vous asséner ce texte bien trop long que j’ai écrit deux fois, parce que le précédent était interminable et que, le temps que je l’écrive, je le détestais déjà, je vous souhaite à toutes et à tous une merveilleuse année 2019. Qu’elle vous apporte de la douceur et de beaux instants de bonheur, le maximum de sérénité au quotidien et le courage pour encaisser les moments plus difficiles. J’aime à penser que le meilleur est toujours à venir, et je vous souhaite fort fort fort la même chose.

2018, souviens toi, j’avais hâte de faire ta rencontre. J’attendais fébrilement de laisser tes mois couler à travers mon changement de vie, mon changement de pays.
De continent.
2018, je t’attendais comme un grand chamboulement, et finalement, tu as surtout été une grande surprise.
Parce que les difficultés n’ont jamais été celles que j’attendais, et qu’au contraire, ce que je pensais simple s’est révélé finalement plus compliqué que prévu.
2018, de janvier à mai, les derniers mois français. Un bazar gigantesque. Un bazar dans l’appartement, un bazar au travail, un bazar d’organisation, et la frénésie de voir tout le monde, de consacrer le plus de temps possible aux gens qui m’entourent.
De janvier à mai, cinq tous petits mois pour tout organiser. Pour quitter travail, appartement. Famille et amis. Cinq mois de tri, de vente, de don, de stockage. Cinq mois et ma vie réduite à deux fois vingt-trois kilos.
Cinq mois de doutes, de (remises en) questions. Cinq mois de c’est peut être la dernière fois que, de qu’est ce que ça va me manquer, ça.
Cinq mois de course effrénée, de soirées fatiguée mais entre amis, de weekends à Lorient. De souvenirs engrangés avec ceux qui vont tant me manquer.
Cinq mois et le plus de concerts possible. Aller, un dernier de Birth of Joy, un dernier de Ben Mazué. Et tous ceux du Black Shelter, aussi.
Cinq mois et mes mardis midi avec Manu, à gagner de plus en plus confiance en moi sur mon instrument.

Cinq mois dont je garde un souvenir formidable. Cinq mois et une date immuable, comme une sentence. Le 22 mai, 2018. A partir de ce jour de mars, et d’un clic sur le site d’Air Transat, cette date devient comme un point d’ancrage sur l’inconnu. Le 22 mai, le 22 mai, le 22 mai. On la répète constamment, on l’a tout le temps en tête, elle devient la réponse à bon nombre de questions.
Le 22 mai, et un marque page sur mon carnet placé en avance dessus, pour voir l’épaisseur des pages diminuer entre un aujourd’hui qui avance et un 22 mai qui ne bouge pas.
Le 22 mai. Et en mai, justement, cette course effrénée qui s’accélère, les dernières fois qui se multiplient.
Et puis les derniers jours en Bretagne. Les larmes de ceux que j’aime le plus au monde. La culpabilité d’être la cause de leur tristesse. Mes sanglots dans la voiture.
Oh, mai, que c’était dur, 2018.

Le 22 mai, on a décollé, on a atterri.
Le 22 mai, on a commencé la découverte de notre nouvelle vi(ll)e. On a perdu nos repères pour s’en construire de nouveaux. On a comme entamé une deuxième année 2018.
Il y a eu l’installation sommaire dans le premier appartement, la recherche stressante de travail, les doutes, l’adaptation à un nouveau poste, une nouvelle association, le stress terrible que ce poste m’a occasionné les premiers mois, le manque de sommeil, la fatigue, la recherche d’un autre appartement, les galères avec Ikea, mon contrat qui se termine en ne sachant pas vraiment s’il est renouvelé, combien de temps…
Mais en parallèle, il y a eu les nouveaux amis, l’effervescence de Montréal l’été, une nouvelle batterie, et un nouveau prof, deux nouveaux appareils photo, les weekends par ci par là, les randonnées en pleine nature, un grand appartement trouvé en plein cœur de la ville.
Il y a mes weekends de trois jours avec mes lundis remplis de photo, et de mes rendez-vous hebdomadaires avec Daniel. Daniel qui me pousse toujours un peu plus. A mieux placer ma main gauche, à gérer mon pied droit sur la grosse caisse, à accélérer un peu et tenter des morceaux qui me font parfois m’arracher les cheveux, mais qui me rendent tellement fière quand il lance la musique et que je les joue enfin, parfaitement, et sans la partition. Daniel qui me renvoie à la maison avec toujours plus de choses à travailler, et la sensation d’avoir relevé chaque fois un nouveau défi.
Daniel qui me fait me sentir de moins en moins débutante, presque six ans après avoir commencé la batterie.

Et finalement, fin novembre, mon contrat renouvelé avec une belle augmentation, et le stress qui s’envole doucement avec nos escapades de décembre. Les États-Unis d’abord, et puis Rimouski et la Gaspésie.
C’est toujours un peu magique, la Gaspésie, 2018. Cette fois-ci, il y avait moins de neige et plus de glace, moins d’orignaux mais toujours autant de montées, moins de montagne mais la mer à l’horizon.
Ce que je retiens, aussi, de ces premiers mois au Canada, 2018, c’est que tu m’as envoyé un drôle de truc que je n’avais jamais connu, et absolument pas anticipé. Vers fin août, 2018, j’ai commencé à souffrir d’un mal du pays assez violent, qui ne m’a pas quittée avant mi décembre. Pendant des mois, de manière plus ou moins intense, ont tourné dans ma tête des images de la Bretagne, de mon océan, de mes anciennes villes, de ma famille et de mes amis. Et avec elles un bon gros lot de mélancolie, et de manque.
Je n’avais jamais vécu ça, 2018, alors ça a vraiment été dur à gérer. Heureusement, les moments doux de décembre m’ont permis de faire la paix avec le Québec, de profiter de son hiver et d’envisager enfin une sérénité ici. Tu sais, 2018, c’est en souffrant des kilomètres dans la neige ou sur la glace que j’ai commencé à vraiment aimer le Canada, et même si ça doit sembler bizarre à plein de monde, pour moi, ça tombe sous le sens.

Alors voilà, 2018. Tu es loin d’être celle que j’attendais, mais tu as quand même été une année forte, une année à retenir, et surtout, une année riche. Je suis bien heureuse que tu aies décidé de finir sur une bonne note, une note plus douce. Des falaises enneigées sur l’océan.
Il est temps, maintenant, il est temps de te laisser venir, 2019. Tu sais, j’y ai beaucoup réfléchi ces derniers jours, à ce que je voulais avec toi, après cette année à courir après le temps. Et une seule chose me vient à l’esprit.
Me recentrer.
En 2018, j’ai passé la majeure partie de mon temps à trier, gérer les démarches administratives, chercher du travail, chercher un appartement, faire et défaire des valises, et enfin, m’installer. Au milieu de tout ça, j’ai complètement mis de côté tout ce qui me faisait du bien, tout ce qui me nourrissait mentalement, tout ce qui me rendait heureuse.
Alors 2019, avec toi, je me recentre là-dessus. Cette année, j’ai quatre priorités : la photographie, la batterie, l’écriture, et puis mon bien-être.
2019, avec toi, je vais faire un peu plus de sport, je vais prendre le temps de lire, je vais prendre le temps de me poser, et de vivre. Je vais prendre le temps d’affronter certaines choses, et de m’aimer un peu plus moi-même. 2019, avec toi, je vais juste prendre soin de moi, m’offrir le cocon dont j’ai rêvé pendant presque une année entière. Parce que j’en ai besoin.
Et on va voyager, aussi.

Et puis, 2019, on va continuer ce qui me tient à cœur, depuis maintenant pas mal de temps. On va continuer à consommer le mieux possible et le moins possible, on va essayer de réduire nos déchets encore et encore, parce que bon, faut le reconnaitre, je suis pas vraiment un modèle sur le sujet, même si je suis pas la pire non plus. Tous les deux, on va essayer de limiter notre impact sur la planète comme on peut, à notre rythme, en toute bienveillance avec nous mêmes. Et avec les autres.
Je sais pas ce que tu en penses, 2019, mais moi je trouve ça suffisant, comme intentions, pour cette année à venir. Surtout après 2018.

Alors voilà, déjà quelques jours avec toi, 2019, quelques jours de vacances, et je trouve que pour l’instant, on s’en sort pas trop mal, toi et moi.
Alors j’avoue, j’aime bien l’idée d’en passer encore un petit paquet à tes côtés.

Bonne année 2019 !
Je te souhaite le meilleur recentrage possible.
Moi cette année j’ai deux intentions : études et selfcare. Je dois prendre grand soin de ma santé mentale très fragile ces derniers temps !
Je te fais des bisous
Merci Gwen ! Je te souhaite de prendre soin de toi au maximum. C’est important la santé mentale, et c’est hyper fragile. C’est aussi l’un de mes buts en prenant soin de moi, j’ai senti cette année que je poussais le bouchon beaucoup trop loin.
Bisous ma belle.