Enfin.
Enfin, oui, je me décide à vous parler de ce si joli voyage au Canada. Voilà des mois que je repousse l’écriture de cette série d’articles pour des raisons aussi diverses que bidons. Vous savez, les articles voyages sont probablement ceux qui me tiennent le plus à cœur sur ce blog, et comme à chaque fois que quelque chose me tient à cœur, je me mets la pression pour que ce soit parfait et donc repousse indéfiniment le moment de le faire, de peur de sortir quelque chose de pas terrible. C’est donc la deuxième fois que j’écris entièrement cet article. C’est beau, et chronophage, le perfectionnisme.
Le Canada en plein hiver, j’en rêvais depuis bien longtemps. En tant que Bretonne, la neige, je connais pas trop. Chez nous, ça tombe une demi journée tous les deux ans, et ça fond en touchant le sol. Alors bon, ça donne juste un truc froid et un peu dégueulasse, mais surement pas très beau. Alors si vous saviez, lorsque l’on est arrivés, comme l’émerveillement m’a pris d’un coup. C’était beau, la vie en presque noir et blanc, à l’extérieur. Je suis d’ailleurs toujours en train de travailler les photos que vous pouvez retrouver sur Instagram ou sur ma page Facebook
Ce voyage de deux semaines s’est fait en plusieurs étapes que je vous propose de retracer, une par article, au rythme de mes retouches photo (et de mon écriture donc).
Les premiers jours étaient dédiés à un mariage auquel nous devions assister. Celui-ci avait lieu autour du Petit Lac Macpes, près de Rimouski, au Québec. A peine arrivés à Montréal, 7h de route (et une pause poutine dans un routier un peu miteux) nous attendaient donc pour rejoindre Saint Valérien, notre premier stop avant le lac.
Le lendemain, jour du mariage, nous prenons donc la route juste après le petit déjeuner. Nous arrivons sur le lac par un chemin étroit et enneigé. Je ne fais pas vraiment la fière au volant. Nous sommes obligés de nous garer largement au dessus des chalets, puisque les voitures ne peuvent accéder aux abords du lac. Le dépaysement commence alors vraiment. Nous enfilons manteaux, gants, bonnets, et sortons des bacs pour trainer les provisions sur la neige jusqu’au chalet. Comme dans les films. Je suis aux anges (j’ai toujours eu un amour inconditionnel pour les films de Noël, bien américains comme il faut, dans lesquels les gens habitent au milieu de nulle part, un milieu de nulle part plein de neige, évidemment, et promènent leurs provisions dans des traineaux) (il va de soi que cela reste entre nous).
Moment magique. Près du chalet, un chevreuil se fige et nous fixe, avant de s’en aller. Comme des enfants, nous nous dépêchons d’entrer pour le raconter, émerveillés, à tout le monde. Nous apprenons alors que les habitants du lac déposent quelques aliments pour eux histoire de les aider à passer l’hiver. Les chevreuils sont donc habitués à trainer autour des habitations. Je m’en fiche, je continue à m’émerveiller et me poste devant la fenêtre avec mon appareil photo pour attendre les autres, en occultant volontairement le fait que ça n’a rien d’extraordinaire pour 90% des personnes présentes.
Devant la fenêtre, face au lac. Un lac de plusieurs kilomètres de long, entièrement gelé et recouvert de neige. Un lac sur lequel on va marcher quelques dizaines de minutes plus tard, en tenue de mariage, moonboots et gants en goretex.
Marcher sur un lac gelé, j’ai la sensation de vivre dans un de mes rêves (ou dans un film de Noël américain, ce qui est un peu pareil) (ahem).
Après le mariage (oh comme c’était un joli mariage), nous nous équipons de guêtres et raquettes, gentiment prêtés par des amis des mariés, pour aller faire un tour en forêt.
Je passe bien évidement le fait que 1/ nous nous sommes perdus, 2/ nous n’avons pas été foutus de reconnaitre des empreintes de lapin, 3/ évidemment, nous avons fait des papillons allongés dans la neige, 4/ même le papi qui marchait super lentement a fini par nous laisser derrière tellement c’était n’importe quoi, 5/ les gens ont fini par s’inquiéter en voyant la nuit tomber et ont envoyé une motoneige pour nous retrouver. Les maudits français au Canada, acte 1.
Bref, c’était vraiment un moment chouette.
Plus tard, dans la soirée, par -26°c autour d’un feu, des chamallows au bout de nos pics. Un des amis des mariés me propose un tour en motoneige. Nous filons donc en pleine nuit faire une traversée du lac à toute vitesse et une balade sur les petits chemins de forêt. Je suis frigorifiée et ne sens plus mes extrémités, mais l’ambiance de la forêt uniquement éclairée par les phares de la motoneige et les zigzags entre les arbres valent bien la perte d’un doigt de pied.
Pour clôturer cette nuit des activités étonnantes, je réussis à voler une paire de patins à glace pour aller glisser sur le terrain de hockey gentiment fait par un voisin sur le lac. Patiner sur un lac gelé, j’en rêvais aussi, et cette première vraie journée de vacances commence à avoir un goût de paradis qui ne peut annoncer qu’une magnifique suite.
Le lendemain matin, en sortant du chalet, nous tombons sur les traineaux à provisions, ni une ni deux, nos esprits créatifs se demandent si, par hasard, en s’asseyant dedans en haut d’une descente, il n’y aurait pas moyen de transformer ces traineaux en luges. Après quelques essais infructueux terminant dans des tas de neige, ou des arbres pour les plus malchanceux, nous arrivons finalement à dévaler la pente et organisons un fameux concours de « celui qui va le plus loin » (entre adultes, évidement).
Évidemment, je gagne. Je gagne toujours à ces trucs là, sans jamais vraiment comprendre ni comment ni pourquoi, d’ailleurs.
Après midi détente. Un des habitants du lac et ami des mariés nous allume gentiment son jacuzzi extérieur. Maillot de bain à l’extérieur, il fait froid, mais le contact avec l’eau chaude est délicieux. Un verre à la main, le coucher du soleil sur le lac s’imprimant dans nos rétines, nous mesurons la chance que nous avons d’avoir vécu ces deux derniers jours, et de terminer celui-ci de cette manière si insolite.
Et puis, toujours, forcément, il y a le défi. Cap ou pas cap de sortir de l’eau et d’aller se rouler dans la neige ? Non, je commence pas, toi tu commences. Un par un, nous sortons de l’eau. C’est difficile. Et froid. Et du coup, court. Et surtout, en revenant dans le jacuzzi, nous avons un peu l’impression que nous allons prendre feu avec la différence de température.
Lundi matin. Réveil magique. Il neige. Nous chaussons les raquettes et partons pour 9 km de randonnée dans la neige. Les Portes de l’Enfer, un nom très prometteur. La ballade est superbe et nous emmène vers les chutes, entièrement gelées, majestueuses. Une ballade sous un ciel gris, après la neige, dans le silence. Incroyable.
Premiers jours magiques, comme une parenthèse froide et chaleureuse pour couper avec notre vie française, nous plonger dans cette atmosphère canadienne. Nous reprenons la voiture pour rentrer à Saint Valérien.
J’espère que ce petit récit de voyage vous aura plu, je ne suis pas vraiment coutumière de l’exercice alors j’espère ne pas vous avoir ennuyés. On se retrouve, très vite j’espère, pour quelques balades dans le parc du Bic.
Ouh là là
*commentaire constructif*
Je récupère mon retard sur les commentaires :-s. Ce commentaire constructif est très mignon je trouve ^^