Dimanche 1er octobre
A l’ouverture des volets en me levant le matin, le sourire se transforme vite en une grimace déçue. Il faisait super beau hier, mais aujourd’hui, c’est vraiment, vraiment pourri. Le ciel est tout gris, ça a l’air franchement humide, et je vois à peine l’immeuble d’en face à cause de la brume. On aurait vraiment du aller surfer la veille plutôt que de faire du skate.
Bref, le cours, c’est le dimanche, donc il y a pas vraiment le choix, et puis si on y va pas le 1er octobre, comment on va faire en décembre, hein.
On arrive donc au club, on est 3 en tout. Visiblement tout le monde a déclaré forfait aujourd’hui, ils ont du voir le temps, eux aussi. Au moins, on va vraiment profiter du cours.
J’enfile ma combinaison et je commence à me plaindre que j’ai froid. De toute façon j’ai à peu près tout le temps froid. J’ai du subir une mutation sur mon gène breton de résistance au froid pendant les 3 ans où j’ai habité Cannes. Depuis je ne supporte plus que la température descende en dessous de 20°c.
Le moniteur nous balance que ça rentre quand même bien aujourd’hui, la peur fait redoubler d’intensité mes tremblements, je me vois déjà bleue comme Di Caprio dans Titanic, l’option machine à laver en plus.
Il me jette un lycra rose, je proteste, il me rétorque que c’est le seul sec et que les deux autres auront des lycras trempés. Face à ces arguments, je remballe tous mes principes et ferme ma gueule. C’est bien, rose, j’adore le rose.
On part avec nos planches vers la plage, mais cette fois-ci, on change de plage, parait que ça rentre trop sur la notre. Pour faire passer l’angoisse, je me concentre sur mes pieds nus et gelés sur le bitume. Ça marche bien, c’est juste très énervant pour les 3 autres qui m’entendent donc répéter en boucle que j’ai froid.
La plage est déserte, et pleine de brume, c’est un peu magique, j’ai clairement envie de prendre des photos, beaucoup moins de rentrer dans l’eau. Les quelques rares passants sont emmitouflés dans des écharpes et des manteaux et nous regardent comme des bêtes de foire. Je les comprends un peu, je dois dire.
L’eau est vraiment froide, mais les vagues sont moins impressionnantes que la semaine dernière. Je me lance rassurée, toujours en me plaignant de la température, évidemment.
Comme d’habitude, je rate la première vague et me ramasse. Trois vagues après, je n’ai plus froid et j’ai retrouvé mon sourire. Il y a un courant de malade qui me donne la sensation de me faire avaler par un gros monstre, mais les vagues sont parfaites pour moi, on est trois dans l’eau (quatre avec le moniteur), et l’atmosphère brumeuse est incroyablement belle.
Je prends tranquillement la majorité de mes vagues, me lève un peu trop lentement à mon goût, et tente les virages à gauche et à droite tranquillement. Le moniteur me fait remonter sur la plage pour bien m’expliquer les virages, et sur la vague suivante, ça va quand même mieux. Sauf dos à la vague. Dos à la vague, ça tourne moyen, je perds l’équilibre, je lève un bras (mais quelle idée), donc je tombe. Le moniteur est en croisade contre mon bras levé, je n’entends parler que de lui. De lui et de mon regard qui se perd dans l’eau dès que je me pose la question du placement de mes pieds sur la planche. Tu regardes dans l’eau, tu vas dans l’eau. J’ai beau le savoir, des fois c’est plus fort que moi.
A la fin du cours, je réalise avec un plaisir non dissimulé qu’aujourd’hui, je n’ai pas eu à tousser mon eau après mes chutes. Ceux qui surfent me comprennent, j’en suis sure. Et croyez moi, rester étanche des voies respiratoires une heure et demi entière, ça fait du bien. C’est vraiment très désagréable de respirer de l’eau de mer, en vrai.
Et puis bon, le gouter d’après séance parait moins salé, aussi.
ah ah ah, je me reconnais trop, moi aussi je râle quand il fait froid et que les vagues sont trop grosses !! Heureusement, tu en prends une belle qui te donne la patate pour le reste de la session 😉
Je me sens moins seule ! On en a eu des grosses samedi, je suis remontée renfrognée à la fin du cours, le moniteur m’a lancé « ah j’en connais une qui s’est pas amusée aujourd’hui ! »