Et puis remercier la vie pour ce qu’elle nous offre

coucher de soleil St Malo

coucher de soleil St Malo

17h30, dimanche, juste un besoin d’aller à la boulangerie, pour trouver un petit truc sympa à ajouter à ce repas à deux de fonds de placard.

J’ai de la chance, là où j’habite, les boulangeries sont ouvertes le dimanche. Alors j’ai remonté la rue. Il faisait doux, c’était agréable. J’ai poussé un peu pour comparer l’offre, faire mon petit benchmarking de marketeuse, pour finalement revenir à la première, parce que c’était celle qui avait l’air d’avoir les meilleurs pains.

Du pain, des desserts (évidemment) et puis le chemin du retour.

J’avais bien vu, que le soleil se couchait, que ça devenait un peu rose à gauche. Pourquoi alors ne pas faire un petit détour, oh juste 10 mètres, pour voir ce que ça donne sur la plage, et voir si ça vaut le coup de ressortir avec un appareil photo.

Définitivement, alors je me suis dépêchée, j’ai mis les desserts au frais, attrapé deux appareils différents et abandonné pour de bon l’idée de faire mes sols avant l’arrivée de l’amoureux (on a les priorités qu’on mérite)(cette phrase ne veut rien dire, ne bloque pas dessus, passe, c’est pas grave).

Arrivée en haut du petit chemin qui descend sur la plage, je n’ai pas pu retenir ce sourire.

coucher de soleil St Malo

La mer, belle, calme, avec ce soleil couchant derrière, ces ombres laissant deviner les bateaux, plaisance et ferry.

Alors j’ai marché, tranquillement, les yeux grands ouverts. Je me suis arrêtée, souvent, dès que l’envie me prenait, pour admirer, prendre une photo, puis repartir.

J’ai écouté le bruit de l’eau, de ses vagues de journée calme, presque muettes mais tout de même présentes. Je les ai écouté, consciemment, volontairement, et j’ai respiré avec elles, à leur rythme.

Et, tu sais, je me suis rendue compte de la chance que j’ai de vivre si près d’un tel paysage, de ceux qui nous apaisent, qui nous éblouissent. Je veux dire, je m’en rends compte d’habitude, mais un petit peu plus dans des moments comme ceux-là.

Respirer, de plus en plus calmement, et sourire, de plus en plus fort.

Un bar, porte ouverte vers le monde, des notes de piano, et cette voix de femme. Souchon. Foule sentimentale. C’était beau, c’était parfait.

Finalement, la nuit est tombée, je suis arrivée au bout de la plage. Demi-tour.

coucher de soleil St Malo

Les marches, je n’y ai pas résisté et suis descendue sur le sable, tout près de l’eau, pour l’entendre encore plus, pour m’imprégner de son calme, de sa sérénité.

Il y avait cette odeur d’algues, celle que les parisiens détestent mais que j’aime tellement, parce que même si ce n’est pas vraiment vrai, elle me rappelle que je suis à la maison. Tant qu’il y a cette odeur d’algues, je me sens chez moi.

La fille du vent, comme me l’a dit Elsa il y a longtemps. J’ai repensé à cette conversation, celle qui m’avait touchée par sa justesse et sa poésie.

Alors j’ai réfléchi, tranquillement, à ce à quoi je n’avais pas encore eu le temps de réfléchir jusque là. Je me suis demandé, vraiment, ce que je voulais pour 2016. Quelles allaient être mes priorités cette année.

J’aime pas trop parler de résolutions. Déjà parce que résolution, c’est vraiment pas beau, comme mot. Ça fait froid, ça fait sérieux, ça fait pompeux. Ça me rappelle les problèmes de maths, et même si ça a toujours été un peu ma zone de confort, j’aime pas trop cette idée.

Je préfère parler d’envies, de priorités, d’objectifs peut être, de direction ou d’orientation à prendre, de chantiers si tu veux, mais pas de résolutions.

coucher de soleil St Malo

Alors j’y ai réfléchi, les bottes dans le sable et les yeux tournés vers les reflets de la ville dans l’eau, et j’ai fini par trouver.

La confiance. En moi, en l’autre. Le gros chantier de ma vie. Celui qui devient de plus en plus urgent au fil des années. Alors 2016, ça va être un pas (gros j’espère) vers moi, et par là même (parce que je suis persuadée qu’en fait, ça va ensemble) un pas vers les autres.

La créativité. Parce que j’ai longtemps été persuadée de ne pas être créative, et qu’il a fallu un long processus ces dernières années pour me rendre compte que j’avais un profil bien plus « artiste » que ce que je pensais (qui ressort d’ailleurs dans tous les tests de personnalité que j’ai pu faire, sérieux hein, pas les trucs trouvés sur internet, on est d’accord). Parce que je me rends compte de plus en plus que ce côté créatif manque terriblement à ma vie professionnelle, et que c’est cela qui fait que je ne m’y retrouve pas. Parce que mes passions « artistiques » commencent à prendre une place de plus en plus importante dans ma vie et que je voudrais que ça continue.

Et puis surtout (moment Oscars-petite-larme-a-loeil-guimauve), parce que cette année, j’ai eu des retours positifs, sur mes photos, et puis surtout, sur mon écriture. Des retours positifs de gens qui me connaissent, ce qui fait déjà plaisir, mais aussi de gens qui ne me connaissent pas. Et savoir que mon écriture a pu accrocher ne serait-ce qu’une personne qui n’a juste aucun lien avec moi à l’origine, ça fait exploser des paillettes dans mon coeur et ça me met plein d’espoir et de rêves dans la tête. Parce que tu sais, moi, écrire, j’adore ça. Et j’ai longtemps pensé que ce que je sortais n’était vraiment pas top. Alors juste, merci, merci à toi qui t’es arrêté ici pour me dire tout le bien que tu pensais de ma plume, qui devient tellement légère grâce à ça qu’elle n’en quitte plus ma main.

Alors en 2016, je veux photographier, encore plus, et économiser pour m’offrir un meilleur appareil. Et écrire, écrire encore et encore, pour affiner ma plume, pour savoir où elle va, pour me trouver.

Voyager. Parce que je ne l’ai pas beaucoup fait en 2015. Et cette envie là est mise en action rapidement, puisque Stockholm et la Lituanie (oui, moi non plus, je sais pas trop quelle idée me prend, pour le coup) se profilent à l’horizon des prochains mois. J’ai une liste longue comme le bras de pays à visiter, et à l’aube de mes 30 ans, je n’ai pas eu la possibilité d’en rayer beaucoup. Alors il est temps !

Voir plus loin. J’ai tendance à avoir une vision à très (très très) court terme. Ce n’est pourtant pas l’image qu’on pourrait avoir d’une nana qui s’est tapé 7 ans d’études après le bac, mais c’est pourtant la vérité. Le problème de cette vision, c’est que je vais souvent vers les choix à retombée immédiate, et que quand quelque chose demande vraiment beaucoup de travail avant de commencer à porter ses fruits (exemple : tenir un blog, exemple 2 : écrire un bouquin), je ne le fais que mollement.

Penser positivement. C’était une capacité que j’avais il y a des années et que j’ai perdue au fil du temps. Et honnêtement, ce positivisme à toute épreuve est probablement ce qui me manque le plus dans la personne que j’étais il y a 10 ans (j’aimais aussi beaucoup ma capacité phénoménale à perdre mes chaussures en début d’été et ne les retrouver qu’en septembre, ce qui m’amenait à vivre pieds nus pendant 2 mois, courses en grande surface et fêtes chez les amis comprises) (j’étais une drôle de jeune adulte)(bref, je suis pas sure que ma chef apprécierait que je redevienne comme ça, donc on raye).

Et puis vivre, et profiter, et rire, et puis aimer, aussi.

pictogramme cyclistes pied à terre St Malo

Ça fait un sacré chantier, en fait, pour 2016. On va s’arrêter là, comme disait mon prof de maths de prépa (je suis sure que je viens de rappeler d’excellents souvenirs à certaines de mes lectrices).

C’est drôle, je n’en suis pas à ma première en terme de listes de début d’année, en revanche c’est bien la première fois que j’inclue des changements « d’état d’esprit » dans mes envies.

Ça t’arrive toi ? Quelle est ta liste d’envies pour cette année ?

4 Replies to “Et puis remercier la vie pour ce qu’elle nous offre”

  1. Je te l’ai déjà dit mais je te le redis parce qu’on est souvent avare en compliment : tu as une très jolie plume et en plus tu fais de belles photos. C’est rare d’avoir les deux. Par exemple, moi, j’adore écrire, depuis toujours. Par contre, les photos et moi ça fait deux !

    Mes objectifs pour cette année et même si j’en ai déjà parlé sur mon blog (comment ça je radote?) c’est (en résumé) être une meilleure moi : améliorer mon anglais, aller plus loin dans mes convictions, m’indigner mais surtout trouver le job de mes rêves. Parce que oui, même si je n’ai eu qu’un seul job depuis mon diplôme, ce n’était pas dans ma branche. Et je m’en suis satisfaite pendant deux ans. Sans aller plus loin, plus haut,… Là je veux me décrocher la lune parce que je crois bien que je le mérite.

    Bisous
    Mélanie

    1. Merci encore Mélanie. Tu ne peux pas savoir à quel point je suis contente que tu sois tombée sur mon blog ce soir du 13 novembre et de faire ta « connaissance virtuelle » depuis.
      Je trouve tes photos très réussies personnellement, elles font voyager et ça fait du bien !

      J’ai beaucoup aimé ton article sur tes objectifs de l’année. Et à propos du livre en anglais, je suis tombée tout à l’heure sur un bouquin écrit en partie en français et en partie en anglais, je me suis dit que ça pourrait être une bonne chose pour commencer à lire en anglais ! Si ça t’intéresse je te retrouverais le titre.

      Aaaaah le job, si tu savais. C’est mon gros problème depuis 4 ans, la fin de mes études. J’ai du mal à me retrouver dans ce que je fais et à trouver ma voie. Il faudra qu’on échange là dessus un de ces jours, vu qu’on est un peu dans le même domaine. J’aimerais bien savoir ce que tu fais et quel est le job de tes rêves (je suis curieuse^^)

      Bisous

  2. Tes photos sont superbes, tes mots particulièrement beaux. <3 un vrai plaisir, une inspiration et plein de bonnes ondes à te lire !
    De mon côté les deux gros chantiers : 'consommer' mieux (je n'aime pas ce terme parce que justement, l'idée est de moins consommer, donc disons vivre mieux, plus généralement). M'alimenter de manière plus saine, du bio, des légumes, des bonnes choses, et moins de viande (c'est un apprentissage longue durée, j'avance un petit pas à la fois) et plus globalement essayer de produire moins de déchets, d'acheter des produits plus éthiques, qu'ils soient fabriqués en Europe, voir en local, ou/et d'occasion.
    Et l'autre gros chantier, c'est de parvenir à faire de l'écriture MA priorité. J'ai passé le premier cap, j'ai commencé à écrire, et ça marche, maintenant il faut que j'apprenne à ne pas culpabiliser quand j'écris au lieu de faire des choses plus 'productives' (genre du ménage, youhou), et que je me donne vraiment les moyens d'y consacrer un maximum de temps. ça passe aussi par le fait de me donner du temps pour lire, voir des films, aller à des expos, écouter de la musique, me promener… bref, nourrir mon imaginaire encore et encore !
    J'ai des chantiers plus petits mais l'essentiel est là, j'ai beaucoup changé et évolué en positif cette année, je compte continuer dans ce sens. Et je te souhaite tout le meilleur, je sais que tu as en toi une force incommensurable, merveilleuse fille du vent.

    1. Merci ma belle.

      C’est vrai que consommer mieux est aussi quelque chose que j’essaye de faire au quotidien, je pourrais le mettre dans mes résolutions mais je crois qu’en fait, si on est sensible à ce sujet, on passe notre vie à s’améliorer petit à petit. Les changements sont parfois durs à intégrer (et durs pour le porte monnaie), et cela passe par un tas de petits détails et de petits pas dans le changement. C’est vraiment un chantier, pour le coup, mais un joli.
      Et pour le deuxième, je ne peux que t’encourager. Ca me fait vraiment plaisir de te voir prendre confiance en toi au fil des années, et surtout de te voir accomplir des choses de plus en plus grandes. J’espère que tu arriveras à faire de l’écriture ta priorité, et que tu iras loin dans cette voie, parce que tu le mérites.

      (je ne me trompe pas sur cette histoire de fille du vent ? c’est vraiment le souvenir que j’ai de cette conversation, il faudrait que je la relise)

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