Il y a ceux que l’on croise en soirée, en sortie, avec lesquels on va rire, plaisanter, et finalement passer un bon moment, que l’on quitte en leur disant « bonne continuation » en sachant qu’on ne les reverra jamais, ou peut être qu’on les croisera à l’occasion, mais de toute façon, un mois plus tard, on aura oublié leur prénom, et peut être même leur visage. Et puis il y a ceux, rencontrés dans les mêmes conditions, qui nous donneront envie d’aller plus loin. Alors on échangera un numéro, un facebook, histoire de rester en contact. Parfois ils ne restent qu’un nom qui passe de temps en temps sur notre mur d’actualités, mais parfois, on reste vraiment en contact, et ceux là finissent par devenir des personnes que l’on apprécie.
J’ai rencontré S. à l’enregistrement de l’album live de Birth of Joy. J’étais tranquillement en train de garder ma place au premier rang quand la conversation du groupe d’à côté, à propos du chanteur bien évidement, m’a faite sourire. Nos regards se sont croisés, et la discussion s’est enclenchée naturellement. Au bout d’une demi-heure, on sortait nos portables pour garder contact via Facebook.
Sur Facebook, ses statuts, comme les miens, se bornent majoritairement à du partage de musique, régulier, très régulier même. Ce qui fait qu’on s’est souvent retrouvées à commenter nos statuts afin de discuter de tel groupe ou de tel concert. Et puis un jour, elle est venue me parler pour un renseignement, et la conversation a dévié sur un festival à côté de chez elle sur lequel était programmé notre groupe fétiche. Un « moi j’y serai, tu viens ? Tu peux dormir à la maison si tu veux » plus tard, l’idée était en route quelque part dans ma tête.
Moi, j’avais prévu les Vieilles Charrues, depuis décembre et l’achat d’un pass 3 jours. Mais quand la programmation est sortie, la déception a remplacé l’excitation. Alors j’ai pris le temps de la réflexion, j’ai aussi envoyé un « ton invitation, elle est toujours valable ? », juste pour être sure, tu sais, de pas déranger, et j’ai mis mon pass en vente. Cinq minutes après (les pass Vieilles Charrues, ça part très vite), je pouvais prendre mes places pour La Nuit de L’Erdre.
J’y allais surtout pour trois noms : Charlie Winston, que j’avais vu deux mois plus tôt à Rennes, Chinese Man, que je voulais voir depuis des années, et Birth of Joy, parce que Birth of Joy (je t’assure que c’est une raison suffisante).
Parmi les autres noms, des artistes que je connaissais et aimais, d’autres que je connaissais et n’appréciais pas particulièrement, il y avait ceux dont le nom ne m’était pas inconnu mais dont j’ignorais tout de la musique, et ceux dont je n’avais simplement jamais entendu parler.
Certains aiment, avant un festival, faire un petit tour sur l’internet histoire d’écouter un peu ce qui les attend. De mon côté, j’aime particulièrement conserver la surprise et découvrir sur scène. Je suis une amoureuse des lives, tu sais, du son brut, des défauts, des voix pas lissées qui accrochent un peu dans les tympans, des grains de folie de certains, de la retenue et parfois la timidité des autres, de tout ce qu’on ne verra ni n’entendra jamais sur les pistes fades des albums, et qui pourtant fait partie intégrante de l’identité et la personnalité d’un artiste ou d’un groupe. Alors je n’ai rien écouté, j’ai laissé S. me faire découvrir quelques uns des artistes présents via des lives sur Youtube, mais globalement, je suis arrivée assez naïve (dans le sens premier du terme) sur ce festival.
Plus attirés par la programmation du samedi que du vendredi, nous avons choisi de faire un premier jour de festival light et de tout donner sur le deuxième (vu mes prouesses à la salle de sport depuis mon retour, il me parait évident que j’ai vraiment tout donné, y compris un morceau de ma santé).
Vendredi me voilà donc, seule au début, devant le concert de Charlie Winston. Sans surprise, le monsieur est toujours aussi bon sur scène, il avait amené tous ses musiciens contrairement au festival Mythos à Rennes deux mois plus tôt. La setlist était plutôt concentrée sur les morceaux punchy, ce qui est logique en festival (mais quand même, la reprise de Back to Black aurait été la bienvenue), et Charlie avait revêtu son plus joli costume, visiblement.
J’ai ensuite rejoint mes amis au premier rang du concert suivant, qui a drainé trop peu de foule pour la qualité de la musique. Les Californiens de Rival Sons nous ont livré un bon rock déjanté comme on l’aime (enfin toi je sais pas, mais nous on aime beaucoup). Je ne connaissais le groupe que de nom, car ce sont des grands copains des Birth of Joy, et j’avais rapidement regardé le début d’un live avec S. avant de venir, donc on peut dire que je les ai découverts en concert, et crois moi, ça vaut vraiment le déplacement.
La tête d’affiche du vendredi, bien évidement, c’était Sting, et beaucoup étaient venus pour lui. On a donc pris un verre et suivi le concert de derrière la foule. Comme on peut s’y attendre avec Sting, c’était propre, très professionnel, on a eu droit à tout son répertoire depuis Police, il était entouré de bons musiciens et choristes et c’était vraiment très très bien (et la scène était vraiment très belle et super classe). On a bien évidement un peu tiqué sur cette transformation physique, en mode « mais il ressemble à ça Sting maintenant ?! » (tu le savais, toi ?), mais on l’a trouvé très beau quand même, si tu veux savoir.
Après Sting, je me suis retrouvée seule à attendre Madeon, je connaissais de nom mais n’avais même pas une vague idée de ce que c’était, alors pour aller me coucher moins bête, j’ai laissé passer le concert entre Sting et lui pour l’attendre (mais il était pas top, pour te dire j’ai acheté à manger et j’ai déambulé sur le lieu du festival pour visiter pendant une heure).
Bon, il s’avère que Madeon, c’esr de l’électro, en même temps, c’était le dernier de la journée, j’aurais pu m’en douter. L’électro j’aime pas trop ça, même si franchement ça restait sympa. Alors j’ai tenu 2-3 morceaux avant de rentrer.
Le lendemain, au lieu de profiter de la piscine, on est allés sur le festival dès le premier concert. Les mecs d’Alma Road m’ont absolument ravie avec leur pop funk et leur bonne énergie. Je ne connaissais pas du tout ce petit groupe Nantais et je te le dis très honnêtement : ils valent vraiment le détour !
J’ai eu un peu honte, pour le deuxième groupe, parce que j’avoue que je n’avais jamais pris le temps de m’y intéresser, et pourtant je les connais de nom depuis…des années au moins. J’ai donc enfin découvert le groupe anglais Kaiser Chiefs (ouais je sais, maintenant tu as honte pour moi aussi), et si j’ai trouvé ça un peu fade au début, j’ai vite été emportée par la folie de Ricky Wilson auquel on ne peut pas reprocher de ne pas se donner à 200% et qui nous a trouvé un nombre incalculable de trucs un peu cons mais tellement drôles à faire en seulement un concert (mes préférés étant probablement le vol de la caméra d’un des membres de l’équipe de tournage pour filmer lui même pendant un morceau entier, et la récupération d’un tuyau d’arrosage pour rafraichir la foule, les premiers rangs devant lui ont vraiment du finir trempés, vu comme il y a mis du cœur). Je pense qu’il a du rendre un peu fou le type chargé de s’occuper du fil de son micro, qui peinait sérieusement à suivre la cadence, mais c’était un vrai bonheur à voir, autant d’énergie en une seule personne (maintenant que j’y pense, si je suis aussi fatiguée maintenant, c’est peut être parce qu’il a vampirisé mon énergie) (en faisant quelques recherches Google pour cet article, j’ai donc appris que le monsieur court 12 km par jour depuis des années, je comprends donc mieux comment il peut faire 683 aller retours droite-gauche sur la scène en courant si vite sans avoir l’air fatigué, ni même un peu essoufflé).
On n’a pas trop suivi le concert suivant, je veux dire, on avait soif, tu vois, et puis c’était pas terrible, en plus.
On n’a pas trop suivi Lilly Wood & the Prick non plus, parce qu’on est pas trop fan, et parce qu’on avait faim, cette fois-ci (pis c’était l’heure de manger, tu vois).
J’attendais depuis très longtemps de les voir, Chinese Man, j’avais même failli y aller un soir à Dijon lorsque j’habitais à Besançon. Alors je me suis mêlée à la foule pour m’approcher comme je pouvais de la scène. J’ai d’ailleurs une vidéo particulièrement secouée de leur fameux morceau « I’ve got that thune ». Ils ont fait quelque chose de bien, Chinese Man, ils ne se sont pas contentés de leurs platines, ni même de leur platines et d’un rappeur. Ils nous ont sortis les cuivres, les MCs, et le concert a pris une toute nouvelle dimension. Vu le public qui se pressait jusque loin devant la scène, je n’ai pas été la seule à apprécier.
Je ne savais pas à quoi m’attendre venant des Sud Africains de Die Antwoord. Je ne suis pas particulièrement une adoratrice de leur musique, sans pour autant détester, mais j’avais envie de voir ce que ça donnait sur scène. Une de mes amies les avait vus et avait été très déçue par leur prestation, et S. avait eu le même son de cloche de son côté. Laisse moi te dire que l’on a été agréablement surprises. Je pense que j’ai beaucoup plus aimé le côté visuel qu’auditif (on avait beau être loin, je t’avoue qu’ils m’ont pété les oreilles et c’est surement à eux que je dois mes acouphènes de la nuit suivante), ce qui ne m’a pas empêchée de danser tout le concert. Entre la déco de scène, le déguisement du DJ, les danseurs, les tenues et looks des deux chanteurs, le show vaut vraiment le coup, et je serais surement partante pour y retourner (avec de bons bouchons d’oreilles cette fois, même si je suis loin).
On était loin, parce qu’on avait décidé de garder nos places pour le premier rang du concert de Birth of Joy qui suivait, et cette fois-ci j’ai mis mes bouchons ! C’était la sixième fois que je les voyais, et je t’avoue que ce n’était pas leur meilleur show. Il n’y avait rien à dire sur leur énergie, ils se sont vraiment donnés à fond, mais le son était assez mauvais, ce qui est vraiment dommage car il s’agit là de trois excellents musiciens. Il y avait du monde derrière nous pour ce concert donc je pense que, comme à leur habitude en festival, ils ont plu, mais pour des habitués, nous avons été un peu déçues. En parlant de cette déception après, on en est arrivé à la conclusion que de toute façon, maintenant qu’on avait assisté à leur live à l’UBU, on risquait d’être souvent déçus tellement ces deux jours étaient dingues.
Dernier concert de la journée, et du festival, les Bloody Beetroots nous ont achevé dignement. N’étant pas des grands fans d’électro à tendance techno, on est quand même bien entrés dans l’ambiance et on a sauté partout jusqu’à la sortie du festival au rythme de leur musique (oui parce qu’on est quand même partis pendant leur concert, je t’avoue).
La Nuit de L’Erdre, c’était la première fois pour moi, et si j’ai pas mal pesté sur la difficulté à trouver une place de parking le premier jour (quand tu es habituée aux Vieilles Charrues où les bénévoles te guident jusqu’à ta place ça fait mal) ainsi que la signalisation du festival une fois garée à Nort-sur-Erdre (heureusement que j’ai suivi des gens qui eux savaient) (organisateur, si jamais tu passes par là, il y a vraiment un axe d’amélioration à creuser pour le coup), j’ai vraiment aimé l’ambiance du festival, sa taille humaine, la programmation éclectique (qui m’a conduite à préférer celui-ci aux Vieilles Charrues) et de qualité, les bénévoles étaient vraiment sympathiques et chose assez peu commune pour être soulignée, les mecs de la sécurité aussi (mention spéciale à celui qui était devant nous pour le concert de Birth of Joy, qui a accepté de nous prendre en photo, nous a filé des bouteilles d’eau en pagaille et la fin de ses cannettes) (j’ai un peu une dent contre les mecs de la sécurité depuis qu’on a refusé de me laisser rentrer sur un évènement que j’organisais, et pour lequel nous n’étions que cinq organisatrices) (je te rassure j’ai fini par rentrer, mais il a fallu qu’une coorganisatrice vienne lui dire qui j’étais). Bref, je sors de ce festival vraiment ravie et avec une excellente expérience, et je n’hésiterai pas à revenir si la programmation est aussi bonne les années suivantes !
Toutes les photos (sauf la première, qui est bel et bien de moi) ont été prises sur la page facebook du festival.
Dis donc , qqes kms de plus et tu étais à la maison ?
Zut tu habites si près que ça ? Je l’aurais su je serais passée te voir !